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Développement durable: Pari réussi pour Terres d’Agroécologie (ex-Le Vélo Vert) et le programme EMBEROI III

Après trois ans d’actions continues en faveur du développement de l’agroécologie à Maurice et dans la région de l’océan Indien, le programme EMBEROI Phase III (Expansion en Maraîchage Biologique avec constitution d’une Expertise régionale Océan Indien) a touché à sa fin avec une cérémonie officielle ce jeudi 10 octobre 2024 à Chamouny. Le programme EMBEROI III, développé durant la période 2021 -2024, a été financé par l’Union européenne, et est soutenu par la MCB et le PNUD. Il a été mené par l’association Le Vélo vert qui fête également ses dix ans en 2024.

A l’occasion de ce 10e anniversaire, Le Vélo vert adopte une nouvelle identité et lance une marque collective – Terres d’agroécologie – pour exprimer de nouvelles ambitions pour le développement de l’agroécologie à l’Ile Maurice et dans la région. Ainsi, la clôture officielle du programme EMBEROI III a eu lieu au Cerf d’Or à Chamouny, ce jeudi 10 octobre 2024, en présence de Bruno Dubarry, Président de Terres d’Agroécologie (ex-Le Vélo Vert) et Team Leader pour EMBEROI III, Oskar Benedikt, ambassadeur de l’Union européenne pour la République de Maurice, Stéphane Lebon, Sustainability Manager de la MCB ainsi que d’autres partenaires locaux et régionaux. Au cours de cette cérémonie, le président Bruno Dubarry a présenté le bilan du programme EMBEROI III ainsi que la nouvelle identité et les nouveaux projets de l’association. Les partenaires ont été invités sur le terrain pour découvrir le champ d’expérimentation et de production de l’association ainsi que le Domaine sur lequel Terres d’Agroécologie mène ses activités désormais.

 Les agripreneurs formés par l’académie de Terres d’Agroécologie.

L’un des temps forts de cette clôture a été la remise des chèques-cadeaux (pour l’achat d’outils agricoles et de compost) aux bénéficiaires des formations du programme. Parmi les bénéficiaires, l’on trouve des participants soutenus par Ferney, le PNUD GEF SGP et des membres de la National Women Entrepreneurship Council. Les chèques cadeaux ont été remis à ceux ayant completé 80% du programme de formation de l’académie Terres d’Agroécologie.


Bruno Dubarry, a déclaré : « Le programme EMBEROI III a été clé pour notre travail. Il nous a permis de consolider notre approche et de cerner nos besoins. Les partenariats avec les entités financières qui se sont engagées dans l’agroécologie nous ont permis de former des volontaires, et l’académie est un outil important pour diffuser nos connaissances, sans oublier qu’expérimenter de meilleures pratiques et créer des partenariats solides sont cruciaux pour notre travail. Nous entamons une nouvelle étape passionnante avec Terres d’Agroécologie. Après dix ans de travail, notre ambition est de créer une agriculture respectueuse de la nature, capable de répondre aux besoins alimentaires locaux tout en protégeant nos écosystèmes. »

Le projet EMBEROI III, mené par l’association, a permis de renforcer les pratiques agroécologiques grâce à des partenariats solides entre les secteurs publics et privés, à Maurice, et a facilité les échanges avec la région. Depuis son lancement en septembre 2022, le projet EMBEROI III a permis la création d’une académie dédiée à la formation des agripreneurs et professionnels agricoles, qui a formé une quarantaine d’agripreneurs sur deux cohortes entre 2023 et 2024. Le réseau de fermes agroécologiques, établi dans le cadre du programme, a également permis de démontrer l’efficacité des pratiques écologiques à travers des exemples concrets de maraîchage, d’agroforesterie, de production de compost et de conservation des ressources. En outre, des efforts ont été déployés pour sensibiliser le grand public aux bénéfices de l’agroécologie, et des recherches ont été menées pour adapter ces pratiques aux conditions spécifiques de Maurice.

De nouvelles ambitions pour un 10e anniversaire
Fort de ce bilan positif, l’association est désormais en mesure d’explorer de nouveau partenariat. La clôture du programme EMBEROI III ouvre la porte à de nouvelles collaborations et ambitions pour l’association. Ainsi, après 10 ans, l’association Le Vélo Vert change de nom et d’identité visuelle. Désormais elle placera ses projets et initiatives futures sous sa marque collective Terres d’Agroécologie. Cette évolution symbolise une étape-clé dans l’engagement de l’association pour le développement de l’agroécologie à Maurice et dans toute la région sud-ouest de l’océan Indien. L’académie Terres d’Agroécologie continuera à former des agripreneurs et des professionnels agricoles, renforçant ainsi les capacités locales en matière de pratiques agroécologiques. De plus, le Label Terres d’Agroécologie sera attribué à des fermes pour reconnaître leurs pratiques agroécologiques à travers leurs produits locaux.Désormais, la marque Terres d’agroécologie se fixe de nouveaux objectifs.

 De gauche à droite Pamela Bapoo-Dundoo, Eco-Counselor, National Coordinator GEF Small Grants Programme United Nations Development Programme, Bruno Dubarry Président de Terres d’Agroécologie, Son Excellence Oskar Benedikt, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et Stéphane Lebon, Sustainability Manager de la MCB.

Bruno Dubarry explique : « Notre association oeuvre pour la promotion et la mise en oeuvre de l’agroécologie à Maurice et dans l’océan Indien, conformément aux principes de la FAO. Nous renforçons les capacités et les connaissances pour un développement durable, proposant formations, expérimentations et outils pour faciliter la production et la vente de cultures agroécologiques. Notre action s’étend à la sensibilisation des acteurs clés – producteurs, consommateurs, décideurs – et au soutien d’initiatives locales en agriculture durable et conservation de la biodiversité. Nous participons également aux conventions pertinentes pour faire avancer notre mission à tous les niveaux. »

Antoine Paté Production & Development Manager, New Maurifoods Ltd et Bruno Dubarry.

Pour concrétiser cette nouvelle démarche, l’association a procédé à la signature de deux accords stratégiques. Dans un premier temps Terres d’Agroécologie a signé un accord scientifique et technique avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) à la Réunion, Mayotte et océan Indien, une institution scientifique de renom spécialisée dans la recherche agronomique, qui oeuvre pour un développement agricole durable, principalement dans les régions tropicales et méditerranéennes. Cet accord marque une étape clé dans l’intégration et le partage de l’expertise en agroécologie. Le partenariat vise à renforcer les capacités de recherche et d’innovation à l’échelle locale, en mettant en oeuvre des projets de développement adaptés aux spécificités de Maurice et de la région de l’océan Indien.

Isabelle Mialet-Serra, Adjointe du Directeur régional du Cirad Réunion – Mayotte – Océan Indien en charge de la coopération régionale dans l’Océan Indien et Bruno Dubarry.

Ensemble, les deux organisations travaillent à identifier et à tester des pratiques agricoles plus durables, permettant aux agriculteurs de mieux gérer les ressources naturelles, de diversifier leurs cultures et d’accroître leur résilience face aux effets du changement climatique. Le partenariat avec le CIRAD s’inscrit également dans un cadre plus large, notamment via le projet régional Appropriation des pratiques pour la transition agroécologique de l’océan Indien (APTAE-OI), co-mis en oeuvre avec la Chambre d’Agriculture de Maurice et financé par l’Union Européenne. Ce projet, qui s’étend de 2023 à 2025, vise à diffuser des pratiques agroécologiques innovantes dans toute la région de l’océan Indien (Maurice, Réunion, Mayotte, Comores, Madagascar, Seychelles), et à renforcer la coopération régionale pour une agriculture durable.

En parallèle, Terres d’Agroécologie a signé un contrat avec New Maurifoods Ltd, une filiale du groupe Eclosia, qui opère dans le domaine de la production et de la distribution alimentaire à Maurice. Cet accord vise à la création d’une filière agroécologique à Maurice pour fournir le marché local en produits labellisés qualité agroécologique. Ce partenariat représente une opportunité majeure pour des producteurs mauriciens de se conformer à des normes de production agroécologique, tout en valorisant leurs produits dans la grande distribution. À travers cet accord, une grille d’audit a été élaborée pour évaluer les pratiques agricoles des producteurs locaux, garantissant qu’ils respectent des critères stricts. Ce processus de labellisation permettra aux agriculteurs de recevoir une reconnaissance pour leurs efforts en matière de durabilité. Ce partenariat va au-delà du simple contrôle de qualité : il offre aux producteurs un accompagnement par la formation et l’assistance technique ainsi qu’une visibilité internationale. De plus, l’implication d’un acteur aussi important que New Maurifoods Ltd démontre l’engagement des parties prenantes à soutenir la transition agroécologique à Maurice.

Terres d’Agroécologie a aussi établi un partenariat stratégique avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans le cadre du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF) Small Grants Programme. Ce partenariat vise à soutenir la transition agroécologique à travers le projet intitulé « Conception et expérimentation d’une approche territoriale pour l’agroécologie ». Prévu pour la période 2024-2026, ce projet a pour ambition de développer des approches innovantes à petite et grande échelle pour promouvoir des systèmes agricoles plus durables à Maurice.

Autre temps fort, le ‘soft launch’ d’une plateforme digitale de vente – l’E-Market Terres d’Agroécologie, projet développé avec le soutien financier de la MCB. Cette plateforme digitale facilitera la commercialisation des produits issus de fermes labellisées, connectant directement producteurs et consommateurs. Elle est actuellement en phase test. Les invités ont eu l’opportunité d’assister à une démonstration de la plateforme. Elle permet aux agriculteurs, audités par Terres d’Agroécologie de vendre leurs produits respectant des normes agroécologiques directement aux consommateurs via des points relais. L’application garantit ainsi une traçabilité totale des produits, renforçant la transparence et la confiance entre les producteurs et les acheteurs.

Désormais, Terres d’Agroécologie réaffirme son engagement en faveur d’une transition agroécologique à Maurice et dans l’océan Indien. Ses objectifs visent à transformer durablement les pratiques agricoles, en accord avec les principes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’association entend mobiliser l’ensemble des acteurs – producteurs, consommateurs et décideurs – vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et économiquement viable.

Son Excellence Oskar Benedikt, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice, déclare :

Son Excellence Oskar Benedikt, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice.

« Maurice s’engage aujourd’hui plus résolument vers le développement d’une agriculture durable. Produire plus en produisant mieux, c’est un signal positif pour la sécurité alimentaire du pays, la résilience du secteur face aux effets du changement climatique mais aussi pour la santé des citoyens ! Le projet EMBEROI III porté par Terres D’Agroécologie est une belle initiative pour contribuer à la transformation du secteur agricole. L’équipe du projet a mené un travail important sur le terrain pendant 3 ans pour engager davantage d’agriculteurs et d’agricultrices à produire selon les méthodes de l’agroécologie. Cela s’est fait à travers notamment la mise en place d’une ferme pédagogique et le développement d’un programme de formation. L’association a également communiqué activement pour promouvoir l’agroécologie et ses avantages auprès de la population. L’Union européenne accompagne depuis plusieurs années la dynamique de transformation et d’adaptation du secteur à Maurice et restera un partenaire engagé à l’avenir pour accompagner ce chantier. »

Stéphane Lebon, Sustainability Manager de la MCB

« La MCB a toujours cru et soutenu Terres d’Agroécologie (ex-Le Vélo Vert) et ses initiatives, car nous croyons en l’importance de l’agroécologie pour une île Maurice plus durable et résiliente. La raison d’être du groupe MCB « Success Beyond Numbers » va aujourd’hui au-delà de son rôle traditionnel de simple intermédiaire financier. En tant qu’entreprise citoyenne et engagée, nous considérons que notre responsabilité dépasse les limites habituelles d’une institution bancaire. Nous avons à coeur d’accompagner les transitions environnementales et sociétales, et cela reflète notre ambition de transformation durable pour notre île. Ainsi, le groupe se donne pour mission de soutenir activement l’entrepreneuriat local et durable, de préserver notre patrimoine environnemental et culturel, et de contribuer au bien-être individuel et collectif de nos employés et concitoyens. Notre engagement envers l’agroécologie à travers le partenariat avec Terres d’Agroécologie s’impose naturellement. Investir dans cette pratique respectueuse des écosystèmes naturels est un gage de résilience face au changement climatique, et contribue à améliorer la sécurité alimentaire du pays. Nous croyons fermement que cette transition vers des pratiques agricoles plus saines, holistiques et respectueuses de la biodiversité est essentielle pour nos agriculteurs. »

Pamela Bapoo-Dundoo, Eco-Counselor, National Coordinator GEF Small Grants Programme United Nations Development Programme

Le PNUD a constaté une recrudescence de projets tournés vers l’agroécologie et l’agriculture verte, et a décidé de se concentrer sur ces initiatives d’agriculture durable. D’où l’idée de financer des projets comme celui de Terres d’Agroécologie. Nous avons choisi de financer une série de projets sur l’agriculture durable à Maurice et à Rodrigues afin d’avoir un impact conséquent et mesurable sur l’agriculture. Le projet Terres d’Agroécologie nous a particulièrement intéressés en raison de son volet formation via l’Académie, avec un cahier des charges sérieux et mesuré, ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat. Cela signifie que parmi les personnes formées, cinq auront la possibilité de lancer leurs propres projets dans le domaine agricole géré par Terres d’Agroécologie. Un autre aspect essentiel de ce projet est l’accent mis sur la commercialisation. Il ne suffit pas de former des entrepreneurs, il faut aussi leur permettre de vivre de leur activité. C’est pourquoi l’aspect marketing, distribution et accès à une clientèle que Terres d’Agroécologie propose a grandement retenu notre attention. En finançant ces projets d’agroécologie à Maurice et Rodrigues, nous visons également à garantir un accès à une alimentation saine pour les Mauriciens et les habitants de Rodrigues. »

Isabelle Mialet-Serra, Adjointe du Directeur régional du Cirad Réunion – Mayotte – Océan Indien en charge de la coopération régionale dans l’Océan Indien

« Cet accord de partenariat scientifique et technique officialise la relation entre nos deux institutions, un partenariat déjà fructueux et basé sur la confiance, qui concerne des sujets d’intérêt commun pour un développement agricole durable à Maurice et à La Réunion. Plus largement, cet accord s’étend également aux autres territoires insulaires du sud-ouest de l’océan Indien, dans le cadre de la plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement – la PRéRAD-OI. Terres d’Agroécologie est partenaire de ce réseau régional depuis sa création en 2014 et a renouvelé son engagement fin 2023, comme l’ont fait nos 23 autres partenaires régionaux. Cet accord-cadre nous permet de répondre aux enjeux majeurs de sécurité alimentaire et nutritionnelle tout en préservant l’environnement auquel l’île Maurice est confrontée. Il est essentiel de relever ces défis de manière collective et efficace afin de mettre en place des solutions durables qui accompagnent les transitions nécessaires et augmentent la résilience face aux changements climatiques. En nous appuyant sur une recherche finalisée, avec une approche territoriale et régionale, nous serons plus forts et efficaces. Nous avons identifié cinq sujets principaux sur lesquels nous allons nous investir ensemble : la réduction des intrants, la labellisation des produits agroécologiques, la valorisation de l’agrobiodiversité, une meilleure connaissance des exploitations agricoles, et un appui pédagogique au dialogue et à l’appropriation des pratiques agroécologiques. Ces sujets seront au coeur de nos efforts communs pour promouvoir un développement agricole durable. »

► Antoine Pate – Production & Development Manager, New Maurifoods Ltd

« Il y a une dizaine d’années, je faisais pousser des salades sous une serre pour mettre au point un modèle agricole. J’avais abordé cela de manière tout à fait classique : travail du sol et apport d’intrants chimiques. Mais, après quelques mois, j’ai constaté que les rendements diminuaient, et que mon sol n’était plus le même. Je me suis rendu compte que je créais, en quelque sorte, un désert sous ma serre. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me souvenir de mes cours d’agronomie. À partir de là, j’ai décidé de m’intéresser au maraîchage sur sol vivant. J’ai arrêté de travailler mon sol et j’ai commencé à le couvrir de matière organique. Les résultats ont été surprenants. D’une année sur l’autre, la biologie du sol est revenue, tout comme les insectes. Les rendements étaient honorables, et les produits d’excellente qualité. C’est ainsi que mes collègues m’ont conseillé de me rapprocher de Terres d’Agroécologie. Je me souviens être venu visiter Bruno et Margot sur leur ferme et leur avoir demandé : « Comment pouvons-nous ensemble créer une filière pour les produits issus de l’agroécologie ? ». C’est de là qu’a débuté notre collaboration, il y a environ deux ans, pour élaborer une grille d’audit, un cahier des charges, et définir une manière de travailler ensemble. Nous avons conçu une filière qui commence par la formation et l’audit des producteurs, pour ensuite passer à la transformation et à la distribution avec New Maurifoods Ltd et le groupe Eclosia. Cela nous permet de soutenir et de valoriser ces produits. Aujourd’hui, je suis très heureux de signer cet accord, qui marque la première étape d’un lancement que nous espérons rapide et couronné de succès pour ces nouveaux produits issus de l’agroécologie. »

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