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Noah Evans : L’âme enracinée du blues

Dans l’éther du blues et de la soul, une voix se distingue. Celle de Noah Evans, de son vrai nom Fernando Clair. Le mardi 30 avril 2024, il a remporté la troisième édition du concours «Konpoz to lamizik», organisé par le groupe Attitude. C’est devant le public de N’Joy, à La Cuvette, Grand-Baie, que le chanteur, originaire de Port-Sud-Est à Rodrigues, a conquis le jury, avec les titres «Monn anvi viv» et «She knows». 

Textes: Laura Samoisy/ Photos: Hotels Attitude

Son amour pour la musique trouve ses racines dans les classiques intemporels du blues et de la soul. Et Noah Evans a, comme références, des légendes : James Brown, BB King ou encore Sam Cooke. C’est de cet univers sonore qu’il puise son inspiration, éloignant ses oreilles des mélodies modernes pour se plonger dans l’authenticité des sons qui ont traversé les décennies.  J’ai une grande préférence pour les vieilles chansons. Elles ont une âme et c’est ce qui fait qu’elles ne meurent pas, elles traversent le temps», confie Noah Evans qui est sur un petit nuage depuis son sacre au concours «Konpoz to lamizik».

Pour lui, ce prix symbolise le fruit de sa passion et de sa détermination à évoluer dans le monde musical. D’ailleurs, les influences de son entourage composé de figures musicales comme Rico Clair et Chrisjo Clair d’Otentik Groove, ont alimenté sa flamme créative. Au fil des années, Noah Evans s’est épanoui et a gagné en expérience, ayant une soif constante de créer. De ses premières compositions à l’âge de 11 ans à ses débuts sur la scène musicale de Rodrigues, en passant par à son évolution artistique à l’île Maurice, chaque étape a été une pierre angulaire dans la construction de son identité artistique. «J’ai des rêves. Je veux que le monde entier découvre mon talent. Je veux évoluer sur la scène internationale. Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau. J’y crois, en toute humilité», confie le chanteur d’une voix posée. 

Pourtant, la musique n’a pas toujours été son premier choix. Fernando Clair effectue ses études secondaires sur les bancs du collège Le Chou jusqu’au «School Certificate». Puis, il entame une formation professionnelle en plomberie au MITD de Le Chou, suite à laquelle il décroche une bourse pour continuer son apprentissage à Maurice, au Sir Rampersad Neerunjun Training Complex, à Ébène, Rose-Hill. Il choisit une formation de deux ans dans la filière du froid et du conditionnement d’air. Toujours à la recherche de perfectionnement, il postule à pour un cours de frigoriste à l’Université Régionale des Métiers de l’Artisanat à La Réunion et obtient son brevet deux mois plus tard. «Suite à cela, je me suis mis à mon compte pendant trois ans. La vie d’un entrepreneur est difficile à Rodrigues et il n’y avait pas énormément d’opportunités dans mon secteur d’activité», explique Noah.

En parallèle, Noah s’associe à son frère Christopher qui opère une école de kitesurf, la «Douff Kite School», à Gravier. Ensemble, ils initient les touristes et autres passionnés à ce sport de glisse. «J’ai grandi en bord de mer. ‘‘Mo enn zanfan la kot’’, comme on dit», s’amuse à dire l’artiste, qui est issu d’une fratrie de trois frères et de deux sœurs. «J’ai sorti mon premier single, ‘‘Fer dimal’’,  en 2018. Puis, j’ai remporté le concours ‘‘Roulette Riddim’’, organisé par le chanteur Blakkayo. En 2019, j’ai sorti un deuxième titre, ‘‘Température’’, qui figure sur la ‘‘Rodriguan Vibes Mixtape’’ et qui fait la promotion des jeunes talents de l’île. Certains après-midi, je chantais devant des touristes qui logeaient dans la ‘’guest house’’ de ma sœur, ‘‘Chez Diocèse & Ken’’, à Anse Mourouk. Ces moments qui resteront gravés dans ma mémoire.» 

Mais la pandémie de Covid-19 bouscule ses activités. «J’ai toutefois fait bon usage du confinement. J’en ai profité pour composer et j’ai déjà une bonne petite collection. Mais à la réouverture des frontières, j’ai choisi de m’installer à Maurice, de collaborer avec des artistes et de faire découvrir mon talent au plus grand nombre. J’en suis très fier aujourd’hui. Il y a un mois, j’ai également participé à l’émission ‘‘Kafe Kiltir Moris Online Saison 7’’, organisée par Jorez Box et Phoenix Bev, et qui avait pour mission de promouvoir les jeunes artistes du pays», raconte Noah. 

Son triomphe au concours «Konpoz to Lamizik» est comme une consécration de son talent et de sa persévérance. Pour Noah Evans, cette victoire n’est que le début d’une nouvelle aventure. Avec son titre «She knows» comme étendard, il aspire à faire résonner sa musique au-delà des frontières de son île natale… Par ailleurs, les quatre autres gagnants du concours sont Z’Artisé, Corina Matouka, Rusina Bianca Lacruche et 4Elémen.

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