L’écrivaine mauricienne Nathacha Appanah vient d’être sacrée lauréate du Prix Femina 2025 pour son roman La nuit au cœur (Gallimard), une œuvre puissante et intime qui explore la violence faite aux femmes sous plusieurs formes. Le prix prestigieux, décerné par un jury exclusivement féminin, lui a été remis au musée Carnavalet le lundi 03 novembre. Dans ce livre, Nathacha Appanah met en scène deux femmes prisonnières de la spirale des violences conjugales, tout en évoquant sa propre expérience de victime. Ce récit d’une rare intensité mêle fiction et confession, donnant une voix à celles qui, souvent, n’en ont pas.
La Rédaction
Cette récompense majeure consacre une écrivaine qui s’impose depuis plusieurs années comme l’une des plumes les plus fortes de la littérature francophone contemporaine. Née à Mahébourg, à l’île Maurice, Nathacha Appanah publie son premier roman Les rochers de Poudre d’Or en 2003. Son œuvre, traduite dans plusieurs langues, est traversée par des thèmes récurrents : l’exil, la mémoire, la transmission et les blessures de la société. Parmi ses titres les plus remarqués figurent Le dernier frère (2007), Tropique de la violence (2016), Rien ne t’appartient (2021) et La mémoire délavée (2023). Avec La nuit au cœur, elle poursuit ce travail d’exploration du trauma, en le portant cette fois au plus intime du corps et de l’âme.

Mais l’année 2025 pourrait lui offrir une double consécration : Nathacha Appanah figure également parmi les quatre finalistes du très convoité Prix Goncourt, dont le lauréat sera dévoilé ce mardi 04 novembre 2025. À ses côtés figurent Emmanuel Carrère avec Kolkhoze (P.O.L), Caroline Lamarche avec Le bel obscur (Seuil) et Laurent Mauvignier avec La maison vide (Minuit).
Déjà saluée pour son style limpide et sa capacité à dire la douleur avec pudeur, Nathacha Appanah signe avec La nuit au cœur un texte à la fois bouleversant et nécessaire. En donnant corps à la violence subie, vécue et observée, elle inscrit sa voix dans une littérature du courage et de la vérité. Pour l’île Maurice, cette reconnaissance internationale consacre une écrivaine qui, tout en portant la mémoire de son île, fait rayonner la littérature de l’océan Indien bien au-delà de ses rivages.




