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Clôture du Festival AI4GOOD Maurice 2025 : une édition marquée par la créativité, l’engagement et une réflexion sur l’avenir de l’éducation

Clap de fin pour l’édition spéciale 2025 du Festival AI4GOOD Maurice, le vendredi 28 novembre, à l’Institut Français de Maurice (IFM). La dernière étape du festival a pris la forme d’un concours placé sous le thème Éducation & Innovation : Art Hybride et Culture Locale. La cérémonie de clôture, qui s’est tenue devant une salle comble, est venue couronner plusieurs semaines de création, de rencontres et d’expérimentation mêlant intelligence artificielle, patrimoine mauricien et innovation éducative.

La Rédaction

Plus de 240 élèves et étudiants issus d’établissements scolaires et associatifs de l’île ont participé à cette édition 2025, confirmant le rôle du festival comme espace pédagogique et laboratoire d’innovations éducatives dans la région. L’ensemble des productions présentées, films courts et créations hybrides, ont témoigné d’une créativité remarquable et d’une appropriation des outils d’IA au service de la culture et de l’apprentissage.

« Cette édition 2025 a démontré avec force que lorsque l’I.A rencontre l’éducation, la créativité et la culture locale, une véritable dynamique de transformation se met en marche. La mobilisation exceptionnelle des élèves, des enseignants et des établissements a confirmé l’importance d’offrir aux jeunes des espaces d’expérimentation où ils peuvent apprendre autrement, collaborer, créer et développer leur sens critique. Voir autant de talents s’exprimer avec maturité nous rappelle que Maurice possède une jeunesse capable de porter une vision exigeante, responsable et inspirante du futur numérique. Cette réussite collective témoigne de l’engagement constant des partenaires, des institutions et de toute une communauté éducative déterminée à préparer les citoyens de demain », explique Catherine Paya la directrice du concours pour Maurice.

Une cérémonie de clôture couronnée de succès

Les jeunes participants, accompagnés de leurs enseignants et encadrants, sont venus en foule assister à la remise des prix, démontrant l’engouement et la mobilisation exceptionnelle que cette édition aura suscitée.

Les vainqueurs des catégories 11–15 ans, 15–19 ans et 19–25 ans ont été annoncés au cours de la soirée :

  • PIXEL EXPLORERS 11 – 15 ANS : Ecole du Nord Secondary « ART IGNITION »
  • CODE BREAKERS 15 – 19 ANS : Labourdonnais College « THE BOTS »
  • FUTURE DIRECTORS 19 – 25 ANS : Université des Mascareignes Informatique Appliquée « LES PIROGUES LUMINEUSES »

Une réflexion essentielle au cœur de la conférence-débat : repenser l’éducation à l’ère de l’IA

Lors de la cérémonie de Clôture, a eu lieu une conférence-débat sur « L’éducation et la formation à l’ère de l’IA – réapprendre à apprendre » avec comme intervenant Marie Noëlle Elissac Foy directrice de l’agence The Talent Factory Ltd (Public Relations Consultancy) et consultante en relations publiques, Jean Michel Lavallard Expert Pédagogique du festival AI4GOOD Maurice, Christophe Clanché :  Attaché de coopération éducative et universitaire – Ambassade de France à Maurice et modéré par Martine Luchmun, journaliste éditoriale. Le panel est revenu sur plusieurs points fondamentaux afin de nourrir la réflexion sur l’école du XXIᵉ siècle.

Il a été rappelé que l’intelligence artificielle transforme déjà les métiers, en crée de nouveaux, et en fera disparaître d’autres. L’idée d’une capacité d’adaptation a été largement soulignée : apprendre, réapprendre, désapprendre, et développer une agilité professionnelle durable afin d’éviter l’obsolescence des compétences. L’apparition de l’IA a également conduit à une remise en question profonde de la pertinence des métiers et du rôle de l’humain dans les processus numériques. Il a été indiqué que l’IA, malgré sa puissance, ne dispose ni d’intuition, ni de sensibilité culturelle, ni de la capacité à comprendre la complexité humaine dans son ensemble. Les métiers de la culture, de l’éducation, de l’écriture, de la médiation, ont ainsi été présentés comme les garants du sens, de l’impact et de la cohérence.

La question de la gouvernance de l’IA a été rappelée comme centrale, soulignant la nécessité pour chacun, enseignants, institutions et apprenants, de repenser son rapport à l’outil. Il a été précisé que les métiers ne disparaîtront pas, mais que leur survie dépendra de la capacité à se réinventer. Le fonctionnement pédagogique traditionnel, fondé sur la transmission verticale du savoir, a été analysé à la lumière des nouveaux usages. Il a été expliqué que l’IA n’est pas intelligente en elle-même : elle ne le devient que si la question posée est intelligente, et si l’interprétation humaine qui en découle est éclairée. Les jeunes devront ainsi développer un sens critique solide, tandis que les enseignants seront appelés à adopter des postures renouvelées : médiateurs, mentors, accompagnateurs du questionnement.

Les compétences de demain ont été identifiées : pensée critique, créativité, collaboration, adaptabilité. L’IA a été décrite comme un assistant puissant, incapable d’émotion, mais capable d’accéder à des masses de données inaccessibles à l’esprit humain. Le rôle de l’enseignant reste donc celui du garant du sens, du cadre, du savoir, et de l’accompagnement des parcours d’apprentissage. La transversalité des compétences induite par l’IA a également été mise en lumière : il a été souligné qu’un individu peut aujourd’hui apprendre de nouveaux métiers tout au long de sa vie, l’IA permettant d’acquérir rapidement des savoir-faire autrefois inaccessibles. Enfin, la question du « statut de l’erreur » a été réaffirmée comme essentielle : comprendre les erreurs des élèves, les analyser et les utiliser pour faire progresser l’apprentissage demeure un pilier incontournable de la pédagogie contemporaine.

Une édition qui confirme le rôle du festival comme acteur majeur de l’innovation éducative

Cette édition 2025 a démontré une nouvelle fois la capacité du Festival AI4GOOD Maurice à mobiliser la jeunesse, à fédérer les établissements, soutenir les enseignants et à créer un espace unique où culture, innovation et intelligence artificielle se rencontrent. Le succès de cette troisième édition confirme l’importance croissante d’initiatives éducatives multidisciplinaires capables d’accompagner la transformation numérique de la société. L’équipe du festival donne rendez-vous à l’ensemble des partenaires, enseignants et jeunes talents pour l’édition 2026, avec la même ambition : placer l’IA au service du bien commun, de l’inclusion et de la créativité.

La parole à

Jean Michel Lavallard Expert Pédagogique du festival AI4GOOD Maurice

« Lorsque le thème de l’art hybride a été imaginé pour cette édition, l’objectif était clair : montrer que l’émotion demeure profondément humaine, tandis que l’intelligence artificielle peut servir d’appui pour conceptualiser, interpréter et mettre en images des œuvres existantes. Les textes ne devaient pas être modifiés ; au contraire, il s’agissait pour les élèves de se replonger dans la littérature, de lire, de comprendre et de proposer une vision créative grâce à l’IA. Ce dialogue entre technologie, culture et patrimoine était essentiel. Il invitait les jeunes à redécouvrir leurs racines tout en utilisant des outils innovants pour les réinterpréter. En découvrant les productions finalistes, il a été constaté une qualité remarquable. Bien sûr, des prix doivent être attribués, mais au regard du niveau présenté, tous les participants peuvent être considérés comme gagnants. Les vidéos réalisées témoignent d’une maturité artistique et d’une ouverture d’esprit impressionnantes. Travaillant régulièrement en Europe, il est rare d’observer une telle combinaison de créativité, d’authenticité culturelle et de maîtrise des outils numériques. Cette édition a révélé un potentiel exceptionnel et une véritable force créative chez les jeunes mauriciens. »

Hemraj Ramsurrun, Manager Rajiv Gandhi Center, Juré du festival

« En tant que membre du jury du AI4GOOD Festival, j’ai vécu une expérience très enrichissante et inspirante. Les projets présentés ont révélé un très bon niveau de maîtrise des outils numériques et de l’intelligence artificielle. J’ai été particulièrement impressionné par la manière dont les participants ont su transformer des idées abstraites en vidéos cohérentes et très expressives. Leur capacité à combiner narration, esthétique visuelle et technologie démontre un sens créatif en pleine évolution. Au-delà de la qualité technique, ces projets reflètent un véritable travail d’équipe et une très bonne organisation. Le festival a permis aux jeunes de développer des compétences essentielles telles que la créativité, la communication, la collaboration et la pensée critique. Chaque équipe a montré une volonté claire d’explorer et d’innover et d’aller plus loin dans leurs idées Ce fut un privilège d’observer les talents émergents et je suis convaincu que cette expérience contribuera à former une nouvelle génération de créateurs conscients, engagés et porteurs de solutions pour un avenir meilleur. Bravo à tous les participants ! »

Gagnants Edition Novembre 2025

PIXEL EXPLORERS  11 – 15 ANS : Ecole du Nord Secondary  « ART IGNITION »

Patricia Meslier

« C’était un regard féminin sur le vécu des femmes chagosiennes pendant l’exile des années 60.  Dans le cadre du festival AI for Good, les élèves ont eu l’opportunité d’explorer l’art hybride, un espace créatif où l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle dialoguent pour raconter des histoires porteuses de sens. Ce projet autour de l’exil des Chagossiens a profondément touché les participants, qui ont exprimé un mélange d’émotion, de curiosité et de respect devant un pan de notre histoire qui résonne encore aujourd’hui. À travers la création de vidéos courtes, les élèves ont découvert que l’IA peut devenir un outil sensible et engagé, lorsqu’elle est utilisée avec conscience, intention et humanité. Elles ont également été guidées dans la découverte d’auteurs mauriciens, notamment Shenaz Patel, dont l’œuvre « Le Silence des Chagos » a nourri leur réflexion et enrichi leur regard. Comprendre comment une histoire vraie, transmise par une femme chagossienne comme Charlesia, peut inspirer un travail artistique a renforcé chez elles la valeur de la mémoire et de la transmission. En tant qu’encadrant, j’ai veillé à ce que chaque participante comprenne non seulement les possibilités techniques offertes par l’IA, mais aussi l’importance éthique de son usage. La création de “shorts” vidéo n’est pas un simple exercice numérique : c’est un moyen d’exprimer une pensée, de partager une émotion, de rendre hommage. Ce projet a permis aux élèves de mesurer leur chance, de développer leur empathie, et d’utiliser l’IA comme une force positive. Ensemble, nous avons démontré que la technologie peut servir le bien, la mémoire et la beauté lorsqu’elle s’allie au cœur humain »

CODE BREAKERS 15 – 19 ANS : Labourdonnais College « THE BOTS »

Shalinee Ramsurrun Nundlall

« L’organisation du festival AI4Good était soignée, structurée, et murement réfléchie pour mettre les jeunes au centre de nos intérêts.  La présence continue des organisateurs, de façon constante, ainsi que la capacité à motiver les jeunes était évident à chaque étape. En tant que chargée académique de mon établissement, le Labourdonnais College, j’ai beaucoup apprécié l’approche intersémiotique du concours : les participants devaient transformer un texte en images et le rendre vivant grâce aux outils d’IA générative.  Notre création, intitulé Le Dernier Voyage, a été inspirée d’un passage de l’œuvre de Shenaz PATEL, Le Silence des Chagos, qui raconte le vécu de Raymonde, habitante de Peros Banos. Raymonde est presque à terme de sa grossesse lors de la déportation des Chagossiens vers l’Île Maurice. Ce texte regorge donc d’émotions que nous avons mises en avant dans notre vidéo. D’ailleurs, au Labourdonnais College, nous avons déjà en place des applications s’appuyant sur l’IA agentique. Ces applications permettent l’élève d’analyser des textes en dialoguant avec les personnages littéraires, et c’est ce qui nous a permis de bien cerner les émotions du texte.Dès le lancement du concours, j’ai senti chez les participants une curiosité vive ; à travers le travail sur leur court métrage animé, ils ont découvert que la technologie n’est pas un raccourci, mais un terrain d’exploration qui exige réflexion, intention et sensibilité. Ce qui m’a surtout étonnée, c’est l’aisance avec laquelle ces jeunes maîtrisent les outils d’IA. J’ai moi-même, comme encadrante, énormément appris, notamment en ce qui concerne le Prompt Engineering.  Tous ensemble, nous avons véritablement incarné la peau d’un cinéaste : l’équipe a su, dans un premier temps, concevoir un storyboard solide, puis rédiger des prompts précis qui ont généré des images de haute qualité. Nous avons également travaillé sur les transitions, affiné la fluidité visuelle et intégré les bruitages dans la bande-son, donnant ainsi naissance à une œuvre cohérente, immersive et visuellement captivante. »

FUTURE DIRECTORS  19 – 25 ANS : Université des Mascareignes Informatique Appliquée « LES PIROGUES LUMINEUSES »

Sabeena Dowlut, doyenne Faculte TIC

« Lorsque Catherine Paya nous a sollicités pour participer à cet événement organisé en lien avec la venue du Président français Emmanuel Macron, il nous est rapidement apparu évident que l’Université des Mascareignes devait répondre présente. Notre partenariat historique avec l’Université de Limoges, France, notre ancrage francophone, ainsi que notre engagement pour la promotion de la culture et de l’innovation rendaient cette participation naturelle et incontournable. Le défi n’était pourtant pas simple : l’événement coïncidait avec la fin du semestre, une période particulièrement intense pour nos étudiants, entre échéances de projets, travaux en continu et évaluations. À cela s’ajoutait un thème littéraire ambitieux, qui représentait un véritable challenge pour des étudiants principalement issus des filières informatiques. Grâce à l’implication de toutes les composantes de la Faculté TIC, au soutien essentiel de notre responsable du centre des Humanités Numériques, et à la motivation de nos étudiants, nous avons pu relever ce défi avec succès.  Nous sommes fiers d’avoir remporté ce concours, mais au-delà du résultat, c’est surtout l’occasion offerte à nos jeunes de travailler sur des thématiques fortes, profondément ancrées dans nos préoccupations sociales et culturelles, qui constitue la véritable réussite.  L’Université des Mascareignes tient à remercier l’équipe AI4GOOD Maurice, l’Institut Français de Maurice, l’Ambassade de France, ainsi que l’ensemble des organisateurs et partenaires pour cette expérience enrichissante. Nous attendons avec impatience la prochaine édition. »

Mention speciale encouragement de L’IFM :  St Andrew’s School « LES POETES NUMERIQUES »

Jennifer Claite

« Je voudrais partager l’aventure enrichissante d’AI4GOOD, structurée autour de trois axes principaux. Premièrement la créativité humaine et distinction face à l’IA Un accent particulier a été mis sur la frontière entre la créativité humaine et la production artificielle. Nous avons insisté sur l’importance de cultiver et de préserver notre créativité propre, pour ne pas perdre la capacité à distinguer l’originalité humaine de ce que génère l’IA. Le message est clair : il ne faut jamais cesser de créer. L’IA doit rester un outil au service de notre imagination, et non un substitut. Pour illustrer cela, les élèves ont analysé des poèmes d’auteurs français et mauriciens, les ont interprétés et réécrits avec leurs propres mots, tout en conservant leur sens profond. Ce travail a donné lieu à la réalisation de courts-métrages. Ce processus a permis de valoriser la créativité des élèves, inspirée par celle des poètes. De faire ressortir la “plume” unique de chaque auteur, une singularité que l’IA ne peut reproduire, car elle relève de l’identité et de la sensibilité personnelle. Deuxièmement un niveau Académique la Découverte et maîtrise de l’IA au-delà de ChatGPT. Nous avons exploré l’IA sous diverses formes, génération d’images, animation, création musicale et vidéo, montrant comment elle peut décupler nos capacités créatives et productives. Et troisièmement les compétences collaboratives et numériques. À travers un travail de groupe, les participants ont développé des compétences organisationnelles et découvert les outils du travail en ligne : Google Drive, Padlet, WhatsApp et Google Meet pour la coordination et les échanges. En somme, ce concours nous a offert l’opportunité d’aller au-delà du cadre scolaire et de mettre en pratique, de manière concrète et collaborative, les enseignements acquis. Enfin, cette expérience fut aussi profondément enrichissante pour l’enseignant. Elle a permis de découvrir des outils novateurs et de confirmer le potentiel de l’IA en tant que levier pédagogique puissant , non pour remplacer, mais pour stimuler la créativité humaine et approfondir la connaissance. Au final, nous en sortons tous gagnants, et nous avons déjà hâte de participer à la prochaine édition ! »

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