Les deux derniers oiseaux endémiques de Rodrigues, la fauvette de Rodrigues (Acrocephalus rodericanus) et le foudi de Rodrigues (Foudia flavicans), ne sont plus considérés comme menacés. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vient de les reclasser de la catégorie « quasi menacé » à celle de « préoccupation mineure », une reconnaissance internationale du succès des efforts de conservation menés sur l’île.
La Rédaction
Dans les années 1970, ces deux espèces étaient au bord de l’extinction. La fauvette ne comptait qu’une trentaine d’individus et le foudi seulement une douzaine. Grâce au travail de longue haleine de la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) et de ses partenaires à Rodrigues, leurs populations ont connu un rétablissement spectaculaire. On estime aujourd’hui à environ 25 000 le nombre de fauvettes et à 20 000 celui des foudis.
Cette réussite est le fruit de plusieurs décennies d’actions coordonnées : restauration des habitats naturels, reboisement, lutte contre les espèces invasives comme les rats et les chats harets, suivi scientifique des populations et sensibilisation des communautés locales. La MWF gère notamment les réserves naturelles de Grande Montagne et d’Anse Quitor, où se concentrent les efforts de préservation et de restauration des écosystèmes.
Pour Rodrigues, cette double réussite représente un tournant dans la protection de sa biodiversité. Autrefois riche d’une douzaine d’espèces endémiques, l’île n’en compte plus que deux, la fauvette et le foudi, les seules à avoir survécu à la déforestation, à la chasse et à l’introduction d’espèces exotiques. Leur rétablissement constitue aujourd’hui un exemple concret du rôle que peuvent jouer la recherche scientifique, la gestion écologique et l’implication locale dans la sauvegarde d’espèces menacées.
Si ces oiseaux ne sont plus en danger immédiat, les spécialistes appellent toutefois à maintenir la vigilance. Leur aire de répartition reste limitée à Rodrigues, ce qui les rend vulnérables aux cyclones, aux maladies ou à la dégradation de leur habitat. La Mauritian Wildlife Foundation poursuit donc ses programmes de conservation pour garantir la survie durable de ces espèces emblématiques et, à travers elles, la résilience écologique de Rodrigues.
