Septembre est traditionnellement un mois de célébration du tourisme à Rodrigues, marqué par la Journée mondiale du tourisme, célébrée chaque année le 27 septembre, à travers le monde. Cette année, l’Assemblée régionale a décidé d’aller plus loin, en attribuant à chaque mois du calendrier un thème spécifique. Mais l’édition 2024 a débuté sous de sombres auspices. Le dimanche 1er septembre, l’île Gombrani, joyau de notre patrimoine naturel et refuge pour les amoureux de la nature, a été ravagée par un incendie. Plus de deux arpents de végétation ont été réduits en cendres, emportant avec eux des espèces endémiques et des filaos minutieusement cultivés par l’association Terre-Mer dans le but d’en faire une réserve protégée.
Texte: Laura Samoisy
Après plus de quatre heures de lutte acharnée, les pompiers ont réussi à maîtriser le feu mais ce qu’ils ont laissé derrière eux n’était qu’un paysage désolé, complètement défiguré. Cet îlot, prisé des touristes pour ses trois magnifiques plages, est aujourd’hui marqué par la destruction. Si les causes exactes de l’incendie restent pour l’heure inconnues, une chose est sûre : une tragédie comme celle-ci ne doit jamais se reproduire. Plus jamais ça !
Ce n’est pas seulement l’île Gombrani qui a été touchée. C’est tout notre écosystème qui en pâtit. L’impact sur la faune, la flore et l’équilibre environnemental est conséquent. Cet incendie soulève une question fondamentale : comment protéger efficacement nos Îlots, si fragiles et précieux ? Devons-nous envisager des mesures plus strictes, comme l’installation de gardiens permanents sur les îles, à l’image de ce qui est fait sur l’île aux Cocos, afin de prévenir tout acte malveillant ou imprudent ?
Il est impératif de renforcer la surveillance sur nos petits îlots très fréquentés, d’autant plus que Rodrigues se veut être une destination écologique par excellence. L’incendie de Gombrani est un signal d’alarme : notre réputation d’île préservée et respectueuse de l’environnement est en jeu. Les dégâts causés par cet événement doivent nous amener à repenser nos stratégies de conservation et de protection. Une surveillance accrue est cruciale pour garantir la préservation de notre biodiversité et la sécurité de nos espaces naturels.
Ce n’est pas seulement une affaire d’environnement mais aussi de valeurs. La vision d’une île Rodrigues durable, où nature et tourisme coexistent harmonieusement, dépend de notre capacité à tirer les leçons de ces incidents. Cet incendie nous rappelle à quel point notre île est vulnérable face aux aléas, et combien il est urgent d’agir. Les solutions doivent être concrètes, à la hauteur des enjeux. Qu’il s’agisse de campagnes de sensibilisation, de renforcement des moyens de surveillance, ou encore de la mise en place de gardiens sur toutes nos îles, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser notre patrimoine naturel à la merci du hasard.
Rodrigues, c’est avant tout une promesse : celle d’une île écologique, préservée et respectée. L’incendie de l’île Gombrani doit nous pousser à agir, à prendre des décisions fortes pour que jamais plus une telle catastrophe ne vienne ternir son image.
