La pêche à l’ourite a fait sa grande ouverture le 1er mars 2025, coïncidant avec la Fête du Poisson qui marque également le début de la pêche à la senne à Rodrigues. Cette année, les prises ont atteint un record avec 37 667 kg d’ourites pêchées, soit une augmentation impressionnante de 94 % par rapport aux 19 398 kg de mars 2024. Ce succès témoigne de l’efficacité des mesures de gestion durable mises en place pour préserver cette ressource essentielle à l’économie locale.
Par Laura Samoisy/Photos: Serge Marizy
Chaque année, la pêche à l’ourite est temporairement fermée pour permettre aux populations de mollusques de se reconstituer. Depuis 2012, Rodrigues applique des périodes de repos biologique, généralement durant l’hiver austral, afin de favoriser la reproduction et la croissance des ourites. En 2023, par exemple, la pêche avait été interdite du 14 août au 12 octobre. Cette approche a porté ses fruits, comme en témoignent les captures records enregistrées ces dernières années.
Lors des précédentes réouvertures, les chiffres avaient déjà montré des résultats encourageants, avec 36 tonnes pêchées en une seule journée en 2021. L’exportation de la production a aussi connu une progression notable, atteignant 351 tonnes d’ourites congelées exportées en 2021 contre 250 tonnes en 2020.
Outre l’aspect économique, ces mesures visent avant tout à préserver l’équilibre de l’écosystème marin. La surexploitation de cette ressource autrefois menaçait son renouvellement naturel. Grâce aux périodes de fermeture, les pêcheurs constatent une augmentation du nombre et de la taille des ourites capturées lors des réouvertures.
Durant ces périodes de repos biologique, les pêcheurs sont impliqués dans d’autres activités rémunérées, comme le nettoyage des plages et la réhabilitation des terres agricoles, garantissant ainsi une alternative économique tout en contribuant à la protection de l’environnement.
Avec ces efforts de conservation, Rodrigues prouve que tradition et gestion durable peuvent aller de pair, assurant ainsi la pérennité d’une pêche qui fait partie intégrante de son identité culturelle et économique.