Dès l’instant où vos pieds foulent le sable fin d’Agaléga, vous remettez en question la fameuse citation : «Dieu a d’abord créé l’île Maurice, puis le Paradis s’est inspiré d’elle.» On jurerait plutôt qu’il a d’abord créé Agaléga, avant de s’en inspirer pour Maurice.
Textes et photos: Fabien Desroches
Un mode de vie simple et chaleureux
Imaginez-vous : une mer d’un bleu-vert intense et vibrant, scintillant sous le soleil telle une constellation de diamants, bordée de cocotiers et de badamiers à perte de vue. Cette couleur envoûtante, résultat de la présence de minéraux, vous invite à un dépaysement total.Si les grandes puissances mondiales s’intéressent de plus en plus à Agaléga, l’île conserve au quotidien une simplicité de vie extrême.
«Ou pou bwar delo coco.» Ces mots d’accueil chaleureux vous seront adressés au cœur du Village 25. Sous une chaleur torride (35 degrés), vous marchez tantôt sur le sable blanc, tantôt sur le bitume nouvellement posé, vous donnant l’impression de sortir tout droit d’un sauna. La sueur qui coule sur votre visage annonce un séjour riche en émotions. Mais cette chaleur n’est pas seulement atmosphérique, elle est aussi humaine. Assises sous un badamier, quelques femmes papotent en attendant le mini-concert organisé dans la soirée par les jeunes talents locaux.
L’île du Sud : un trésor caché à découvrir
Le lendemain, l’aube se lève à peine sur Agaléga, baignant le paysage d’une douce lumière dorée. Le silence règne, enveloppant les villages paisibles et les champs verdoyants. Mais ce calme matinal va bientôt être rompu par un petit groupe de voyageurs, prêts à partir à l’aventure vers un joyau caché de l’île : l’île du Sud.
Une excursion matinale inoubliable
Pour accéder à l’île du Sud, il faut se lever tôt et profiter de la marée basse. Un bateau à moteur rustique vous attend sur la plage, prêt à vous transporter vers ce havre de paix. La traversée dure environ 30 minutes en bateau, ou plus d’une heure à pied à marée basse. Déjà, l’île se dévoile au loin, tel un tableau idyllique peint par la nature elle-même.
Un monde à part, empreint d’authenticité
En débarquant sur l’île du Sud, vous découvrez un monde à part, loin du tumulte de la vie moderne. Ici, le temps semble s’être arrêté, laissant place à une simplicité et une sérénité qui touchent l’âme. Les habitants, accueillants et chaleureux, vivent en harmonie avec leur environnement, acceptant leur sort avec une résilience admirable.
Un voyage dans le temps à travers les vestiges du passé
L’île du Sud est riche en histoire, et ses vestiges du passé ne manquent pas de fasciner les visiteurs. Vous y découvrirez les ruines d’anciennes prisons, témoins d’un passé colonial parfois sombre. L’épave de Mojao, un navire échoué sur les côtes de l’île, ajoute une touche de mystère à ce paysage déjà envoûtant.
Les cimetières des noirs et des blancs, séparés par le temps et les inégalités, racontent des histoires poignantes de la vie sur l’île. La petite chapelle offre un moment de recueillement et de contemplation.
Des scènes de vie d’une beauté saisissante
La vie paisible de l’île du Sud se déroule sous vos yeux émerveillés. Un berger guidant ses bœufs à travers les champs, des enfants jouant au bord de la mer, des pêcheurs ramenant leurs filets remplis de poissons : chaque tableau est une ode à la simplicité et à la beauté de la vie rurale.
Le temps passe vite sur l’île du Sud, et il faut bientôt songer à partir. Mais le souvenir de cette escapade matinale restera gravé à jamais dans vos mémoires. L’île du Sud, avec ses paysages somptueux, son histoire fascinante et ses habitants chaleureux, est un véritable paradis rustique qui offre une parenthèse enchantée dans le tumulte du monde moderne.
Informations importantes
Les îles Agaléga, situées à environ 1 100 km au nord de Maurice dans l’océan Indien, comprennent deux îles administrées par le gouvernement central de Maurice. La piste d’atterrissage, la capitale Vingt Cinq et le village de La Fourche se trouvent sur l’île du Nord, tandis que le village de Sainte Rita est sur l’île du Sud. Pour y voyager, les options se limitent à des vols à bord du Dornier, réservé aux personnalités ou aux cas d’extrême urgence, et à des bateaux gérés par la Mauritius Ports Authority (MPA) et l’Outer Islands Development Corporation (OIDC).
Ces transports sont rares, avec des départs de bateaux tous les quelques mois et des vols encore moins fréquents. Les réservations doivent passer par l’OIDC ou d’autres organismes gouvernementaux. Une autorisation spéciale est indispensable pour visiter Agaléga, à obtenir auprès de l’OIDC ou des autorités mauriciennes.
Ces autorisations sont généralement accordées pour des raisons spécifiques, comme des projets de recherche, des missions humanitaires ou des besoins professionnels, les visites touristiques étant rarement permises. Pour plus d’informations et les formulaires nécessaires, il est recommandé de contacter l’OIDC directement ou de consulter les ministères concernés, comme le ministère des Affaires étrangères.