Suite au succès de la première édition de Leritaz Maronaz, l’équipe derrière le livre en partenariat avec Atomic Games, a lancé un jeu de cartes sur le thème du marronnage et une réimpression de l’ouvrage, soutenu par le National Heritage Fund et le Nelson Mandela Centre for African Culture Trust Fund. Ce livre illustré, conçu pour être accessible à tous, vulgarise les travaux d’historiens de renom tels que Amédée Nagapen, Vijaya Teelock, et bien d’autres autour de l’héritage des esclaves et de leur combat. Leritaz Maronaz propose une immersion dans l’histoire des résistants de Maurice : les marrons mais aussi d’autres figures de résistance telles que les auteurs, les avocats et des personnalités qui ont œuvré, parfois dans l’ombre, pour la liberté et la dignité humaine.
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Un projet éducatif au cœur des familles mauriciennes
La mission de ce projet est double : préserver l’histoire de la résistance mauricienne et la transmettre au sein des foyers, pour que chaque famille puisse s’approprier ce patrimoine culturel. Si les écoles demeurent des vecteurs importants de transmission, Leritaz Maronaz s’adresse aussi aux familles, afin de compléter et d’enrichir l’éducation des jeunes. Pour ce faire, l’équipe a voulu rendre l’histoire accessible à travers un livre facile à lire, conçu pour être lu en environ deux heures. Mais ce n’est pas tout : pour encourager davantage l’échange entre les différentes générations, un jeu de cartes inédit a été développé en partenariat avec Atomic Games.
« Le lancement de cette nouvelle édition coïncide également avec la sortie du film Ni chaînes ni maîtres, une production cinématographique qui aborde les mêmes thèmes que le livre. Le film, tout comme Leritaz Maronaz, Ni chaînes ni maîtres propose une immersion dans l’histoire des résistants de Maurice. Le public retrouvera dans le film certains des personnages clés présents dans le livre, ainsi que des anecdotes et détails historiques qui enrichissent la compréhension de cette époque. Les deux œuvres se complètent ainsi et offrent aux Mauriciens une vision riche et nuancée de leur histoire » expliquent Raphaël Audibert l’auteur de Leritaz Maronaz.
Un jeu de cartes pour mettre l’imagination au service de l’histoire
Pour prolonger la portée du livre Leritaz Maronaz, l’équipe, en partenariat avec Atomic Games, a conçu un jeu de cartes interactif qui invite les familles mauriciennes à s’immerger dans l’histoire du marronnage de manière ludique. Ce jeu permet aux enfants et aux adultes de se rassembler pour inventer ensemble des récits basés sur des personnages historiques, tels que Madame de la Victoire, Sans-Souci, Ratsitatane et bien d’autres figures emblématiques de la résistance. L’idée est de donner libre cours à l’imagination des participants pour qu’ils créent des histoires inspirées de faits réels, sans occulter les portés de l’histoire du marronage.
L’objectif de cette activité est de stimuler la créativité des joueurs en leur offrant la possibilité de s’approprier des fragments d’histoire et de les transformer en récits personnels. Ensuite, les participants sont encouragés à échanger sur les histoires inventées, en les confrontant aux faits historiques pour en apprendre davantage sur les personnages et les événements.
« Nous voulons donner la parole aux différentes générations, afin qu’il découvre l’histoire du marronnage à partir de leur imagination. L’objectif est de stimuler leur créativité, de les encourager à s’approprier des personnages ayant réellement existé, et à raconter des histoires inspirées de ces figures et d’installer un échange autour de quelle histoire était la plus captivante et de la vraie histoire des personnages utilisés. C’est une manière de faire revivre les veillées d’autrefois, ces moments familiaux où nous passions du temps à se raconter des histoires entre générations. Ces moments permettaient de transmettre des connaissances du quotidien et des savoir-faire, intégrés au fil des récits. Avec ce projet, nous avons voulu rendre hommage à cette tradition et utiliser le thème du marronnage pour la faire revivre. », ajoute Raphael Audibert.
Le livre Leritaz Maronaz et le jeu de cartes sont désormais disponibles dans points de vente à travers l’île et représente une opportunité unique de faire découvrir l’histoire des résistants de Maurice à un large public
Pour plus d’informations et pour réserver votre exemplaire, rendez-vous sur www.atomic.games.
La parole aux collaborateurs sur Leritaz Maronaz
Sébastien Tahucatte, illustrateur
« La collaboration sur Leritaz Maronaz a été une expérience passionnante pour moi, car elle a permis de valoriser un aspect fondamental de notre histoire mauricienne. Connaître l’héritage du marronnage est essentiel pour nous Mauriciens, car il nous rappelle le courage et la résilience de nos ancêtres face à l’oppression. Ces récits ne sont pas seulement des histoires du passé, mais des symboles d’identité et d’inspiration pour construire un avenir enraciné dans la dignité et le respect de nos origines.
En tant qu’illustrateur et motion designer, ce projet s’inscrit naturellement dans mon domaine de travail habituel. Ce qui a différé ici, c’est la portée historique et le devoir de mémoire qu’il représente, ajoutant une dimension patriotique qui m’a particulièrement touché. Après Leritaz Maronaz, j’ai également travaillé pour le Musée de l’Esclavage Intercontinental, sur une exposition de préfiguration l’an dernier, et ce sujet continue de me passionner. Je souhaite m’investir davantage dans des projets créatifs ayant pour thématique notre histoire, un sujet qui manque de visibilité dans les discussions contemporaines. »
Mathieu Maigrot, illustrateur
« J’ai eu l’opportunité de collaborer au projet en réalisant plusieurs illustrations qui ont servi à concevoir les cartes du jeu. Je suis convaincu que nous avons de sacrés guerriers parmi nos personnages, et j’espère qu’ils participeront à de belles parties avec les joueurs. D’un point de vue personnel, cette expérience a été très significative. Nous connaissons mal notre histoire, et à travers ce projet, j’ai découvert de nombreux personnages et événements. J’ai compris l’origine de certains noms de lieux et leur signification, des informations que je n’avais pas apprises à l’école ou trouvées ailleurs. Il est essentiel de mieux connaître notre histoire en tant que Mauriciens, et j’ai eu la chance de partager davantage de culture avec mes semblables grâce à mes dessins. Comme on dit, « Il faut connaître le passé pour comprendre le présent. »
Yann Charlotte, collaborateur
« Leritaz Maronaz est un de ces projets cruciaux pour un peuple. Par cette démarche, c’est permettre aux Mauriciens, et aux lecteurs curieux, de redécouvrir une part de l’histoire de notre île souvent occultée et d’en tirer, quelque part, une certaine fierté. De porter un regard différent sur notre héritage.
Je me suis engagé, au nom de mes valeurs, sur ce projet. J’ai pu contribuer à la mise en place de l’esthétique de marque et de la stratégie de communication digitale. Ce fut un exercice enrichissant, car il nous a poussés à creuser dans les fossés d’une période esclavagiste narrée par des colons pour qui les cultures ayant fondé le métissage mauricien moderne n’avaient aucune place. C’est se rendre compte que nous ne saurons jamais vraiment quelle était l’esthétique de ce peuple marron des 17ᵉ et 18ᵉ siècles, mais tout faire pour lui attribuer une certaine grâce et beauté sans tomber dans la fiction. Ce livre d’images et ce jeu de cartes donneront envie aux lecteurs, je l’espère, d’accueillir cet héritage africain et indien avec toute la fierté et l’amour que méritent nos ancêtres.»